Zen en mouvement, la sagesse des arts martiaux - Richard Kim

Les écrits du maître Kim ont cette insolite vertu de le rendre si proche du lecteur que celui-ci a l’impression de le connaître depuis toujours. Il n’y a personne capable, comme lui, d’attaquer avec un récit simple et court les thèmes les plus profonds et épineux de la pratique des arts martiaux. Comme personne, il savait guetter le mystère et le pouvoir inhérents à ces pratiques avec élégance et contention. Érudit, bien informé et réfléchi, il synthétisait l’essentiel d’un thème en quatre traits avec une superbe maîtrise. Chaque chapitre de ce livre, par conséquent, est un Koan sous forme de court récit, une réflexion autour de la philosophie qui existe derrière les pratiques martiales, une invitation à approfondir ses mystères, une porte ouverte à ce que, finalement, cherchent tous ceux qui entreprennent cette voie. L’universalité de ce livre provient de son naturel. Peu importe que vous soyez pratiquants d’arts martiaux ou pas, ou pratiquant de Zen, les anecdotes et les contes qu’il présente sont une invitation suggestive à pénétrer les mystères de la vie et de l’homme. La voie de guerrier acquiert ici sa dimension complète en tant que chemin d’initiation, sans laquelle ces pratiques ne seraient qu’une activité physique ou folklorique de plus. « Si vous pouviez changer votre manière de voir le monde, le monde serait différent et c’est, évidemment, beaucoup plus facile que d’essayer de changer le monde. » Cette phrase du maître Kim résume son point de vue sur les choses et démontre une sagesse et un humour fantastiques. La voie est intérieure ou ce n’est pas une vraie voie. Les arts martiaux acquièrent ici un sens réel et profond, celui qui émane de tous ses écrits. Intervenir à l’extérieur sans avoir réglé les problèmes dans sa propre maison est une tentation constante pour beaucoup qui démontre une présomption et une arrogance démesurées. Le maître Kim signale assurément la voie vers l’intérieur comme la véritable voie de transformation et de croissance et il le fait avec un je-ne-sais-quoi sympathique et moqueur, une caractéristique qui, d’après beaucoup de ceux qui l’ont connu, émaillait son style particulier et riche en couleurs. L’homme nous a laissé, mais le maître vit à travers ses textes.